(Sc.4) Int. Morgue, même nuit
Sam Horne sort précipitamment de la morgue, encore sonné. Il a de la difficulté à reprendre complètement son équilibre. La lumière l’aveugle un moment. Il se dirige vers l’escalier qu’il entreprend d’escalader à grandes enjambées.
(Sc.5) Int. Réception de l’étage des malades chroniques, même nuit
Les trois prêtres passent devant le poste d’infirmières. JOSÉE GODBOUT, l’infirmière de l’étage, lève la tête en les voyant. C’est une femme dans le milieu de la trentaine, maigrichonne, pas très jolie. Le plus jeune des prêtres, BRISEBOIS, penche légèrement la tête vers elle.
Brisebois (doucement)
La chambre de Monseigneur Sauriol, s’il vous plaît.
Josée
Euh... Oui. C’est pour les...
Brisebois (souriant d’un air affecté)
...les derniers sacrements. C’est ça. On nous a appelés.
Josée
D’accord. Suivez-moi, je vais vous y conduire.
Les trois prêtres suivent Josée vers le fond du couloir.
Josée
Une chance que vous êtes venus... Son état s’est beaucoup détérioré ces dernières heures.
Brisebois
Nous savons, oui.
(Sc.6) Int. Corridor de l’hôpital, même nuit
Complètement désorienté, Horne erre dans une autre aile du même étage. La scène est voilée, comme irréelle. Les murs tanguent légèrement. Les contours ne sont pas nets. En passant devant la porte ouverte de certaines chambres, il aperçoit des PATIENTS qui le regardent. Ce sont des malades âgés pour la plupart. Ils ont tous l’air fantomatiques, avec leur visage creusé et leur regard absent. Ils sont couchés dans leur lit ou assis dans une chaise roulante. Un petit VIEILLARD rabougri le regarde passer, souriant, et lui donne la bénédiction.